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  • christophe Garro

La vie d'avant; Chapitre VIII :

New York, deuxième partie.


J’ai repris le subway le ventre plein des mets variés de tante Sylvia, avec un shopping bag Moschino rempli de tupperware. Je lui ai promis de revenir la voir avant mon départ, elle aurait voulu que je vienne avec eux le weekend suivant dans leur chalet, mais j’ai prétexté une invitation déjà acceptée, ce qui n’a attristé Sylvia que quelques minutes.

–Peut-être pourrons nous dîner dans un restaurant chic de Manhattan, comme le Russian Tea Room ? M’a-t-elle proposé. Cela m’éviterait toujours un autre aller-retour jusque chez elle, et ne prendrait que deux heures de mon temps pour déjeuner avec le couple retraité. Après tout, c’est la sœur de Papa.

–Mardi prochain ?

–Ok.

Lorsque je rentre, Ben m’attend à l’appart, il a préparé des Martinis, s’est couvert le visage d’un masque à l’aloé vera, et s’est habillé pour sortir.

–Prêt pour une soirée de folie ?

–Tu ne travailles pas demain ?

–Non, pour sûr, j’ai pu poser ma journée, comme ça on aura au moins une soirée complète sans se soucier du lendemain. New York est à nous ! Fais-toi beau, et prends un café s’il le faut, on va sortir tard.

–Et où vas-tu m’emmener ?

–Ca, tu verras, je n’ai pas fait de planning, on va commencer par un verre dans un bar sympa, puis dîner dans un restau à la mode dans Meatpacking. J’ai eu la chance d’avoir une table grâce à un patient car en général il y a deux semaines d’attente, puis… on verra où nous portent nos pas. De toute façon, il y a toujours un lieu où aller faire la fête, quelle que soit l’heure.

Je ne pourrai pas décrire cette soirée en détails, car ce ne sont que des bribes qui me reviennent. Il y a eu beaucoup d’alcool, c’est certain. Il y a eu des rencontres surprenantes, des lieux insolites. On a bu deux Martinis à l’appart pendant que Ben choisissait ma tenue de soirée. Les vêtements que j’ai portés ce soir là étaient les siens, je me souviens d’un jean moulant, noir, de chaussures pointues qui m’ont fait mal en milieu de soirée, puis j’ai oublié la douleur, certainement parce que j’étais anesthésié en partie, il m’avait passé une veste Vivienne Westwood qui semblait sortie des années 8O, je m’étais laissé faire, je trouvais ça drôle.

On a pris un premier verre dans un bar gay de Christopher Street où je me suis fait draguer par plusieurs mecs, puis nous sommes allés dans le fameux restau à la mode, qui était énorme, avec une déco digne d’un film, très chinoiseries des années 30 avec des serveuses en robes rouges moulantes, qui avaient toutes l’air de top models. Le début du deuxième Indiana Jones version catwalk des années 90 ! Nourriture exotique, fine, originale, musiciens sur une estrade, ambiance tamisée. Plusieurs personnes qui connaissaient Ben sont venues le saluer, notamment un grand médecin qui a écrit de nombreux livres et passe souvent dans des talk shows, j’ai aperçu de loin Jack Nicholson à une table, certainement d’autres célébrités étaient là, sans que je sache de qui il s’agissait.

Le reste est plus vague. Un bar blindé de monde où j’ai perdu Ben pendant un bon quart d’heure, il m’avouera plus tard s’être égaré dans la backroom, un autre bar où j’ai dansé avec une fille brune qui avait des gros seins, un appart avec terrasse où nous nous sommes retrouvés avec des gens inconnus, des gens certainement très friqués vu la taille de l’appart, et le piano à queue dans le salon, devant la baie vitrée donnant sur l’Hudson River ; une boite ? Oui une boite, genre revival disco, on se serait cru quarante ans en arrière, avec des filles sublimes portant d’énormes coupes afro. Ah oui, à un moment donné, ou alors était-ce un autre soir ? Non je crois bien que c’était celui-là, on est allés dans un club de Jazz enfumé, j’ai le souvenir d’y avoir écouté Billie Holliday, mais ce devait être l’ambiance et le whisky qui ont créé cette hallucination. A deux heures du matin on a mangé un hotdog, dans une rue pleine de monde, où était-ce ? Harlem ? Le Village ? Oui, le village, ça me revient, il y avait un mec qui me collait, et qui voulait que je le suce. Quelle nuit !

On a dû dormir une bonne partie du lendemain, et ce n’est que le jour d’après que j’ai pu aller courir à Central Park.

Je t’ai déjà dit à quel point j’aime Central Park ? Oui, je crois. Au printemps c’est plein de fleurs, et comme la température était bonne, il y avait pas mal de flâneurs, même des gens qui se faisaient bronzer. Moi, j’avais enfilé un short et mes runnings, et j’ai couru autour du réservoir. Puis je me suis posé sous un arbre, et j’ai divagué, pendant une petite heure, pensant à différentes choses, à ma vie, à Lilia, à des moments d’enfance vécus ici. J’ai fini par me décider à appeler Barbara. Elle n’a pas paru surprise de mon appel, ni d’apprendre que j’étais à New York. Elle m’a tout de suite proposé de venir dîner chez elle le lendemain. Cela faisait un an et demie que je ne l’avais pas revue, on s’était appelés à Noël, c’est tout.


C’est une maison de banlieue comme on en trouve partout aux Etats Unis. Banale, et semblable à des millions d’autres maisons. Elle n’est pas vilaine, non, extérieur en bois blanc, terrasse en coursive autour, avec quelques marches pour y accéder, un grand garage sur le côté où peuvent tenir deux voitures, une petite pelouse jaunie et deux rosiers un peu tristes, ma sœur n’a jamais eu la main verte, et son Alvin de mari ne doit pas l’avoir non plus à la vue de ce jardinet désolé. Ah si c’était chez moi ! Il y aurait des azalées, des hortensias, et les rosiers auraient meilleure allure. J’ai pris un train de banlieue, puis un Uber de la gare pour me rendre au 1128 Sycomore avenue. J’ai prévenu Barbara de mon arrivée par SMS. Elle vient m’ouvrir la porte, me regarde un instant, les mains sur les hanches, puis ouvre ses bras en signe de bienvenue, souriante. Je m’avance, elle me prend contre elle et me fait deux bises sur les joues, à la française.

–P’tit frère ! Comme je suis contente de te voir. Entre, entre.

Je m’avance dans le vestibule dans lequel se trouvent trois vélos, et un tas de vêtements jetés au sol. –Ah les vélos, ça me prend une place folle ces trucs, ils ne veulent pas les laisser dehors de peur de se les faire voler, et tu vois, on doit se contorsionner pour pouvoir passer !

–C’est pas grave.

–En plus regarde-moi ça, c’est plein de boue ! Y’en a de partout. Bon, comment ça va ? Tu es arrivé quand ? Tu restes jusqu’à quand ? T’aurais pu me prévenir que tu venais en Amérique.

–Jeudi, le 20, et … oui, désolé. J’y ai pas pensé.

–Ca m’étonne pas de toi. Tu crèches où ? Tu aurais pu venir ici. Bon, c’est pas super pratique, mais un des garçons aurait pu te donner sa chambre pour quelques jours.

–Je veux pas vous déranger, et puis tu sais, je préfère être en centre ville.

–Oui, je comprends. Tu es chez ton pote pédé ? Comment déjà ?

–Ben. Oui je suis chez lui.

–Ca doit être la fête vous deux ensemble. Il est toujours pédé ?

–Oui.

–Pourtant, un médecin, ça doit attirer les filles ça. Donne-moi ta veste, et pose ton sac à dos dans le hall. T’as quel âge ? On dirait le sac à dos de mes fils ! Alvin est dans le salon. Alvin ! My brother’s arrived. Come see him !

Je me dirige dans le salon et avance vers le canapé duquel se lève péniblement Alvin, la quarantaine légèrement bedonnante et dégarni, en pantoufles marron à carreaux qui ressembleraient à du Burberry si elles n’avaient pas un élan dessiné dessus, une bière à la main. Il me serre la main et me donne la légendaire accolade américaine du style je te serre contre moi mais en fait je m’en fous de toi.

–Hi Josh ! How are ya ? Tu veux une bière ?

–Oui… je veux bien.

Il fait un signe à Barbara qui était déjà à la porte de la cuisine, et qui va au frigo me prendre une Bud. Alvin me sourit :

–Je me reposais devant la télé, je suis allé faire un tour de vélo avec les garçons en rentrant du boulot. Ils m’ont épuisé. Tu sais que je travaille à dix minutes d’ici maintenant ?

–Ah non, c’est cool, ça.

–Le rêve. Je peux même rentrer déjeuner ici le midi certains jours.

Barbara me jette un regard désespéré, et lève les yeux au ciel.

–Viens à la cuisine avec moi, tu vas me raconter ta vie à Paris. Alvin, s’il te plait, va chercher les garçons, qu’ils viennent dire bonjour à leur oncle, le dîner sera prêt dans trente minutes. Alors raconte, qu’est que tu fais en ce moment ? Toujours au musée ? Tu as une copine ? Comment vont les parents ? Ca fait un an que je les ai pas vus ! Sauf en visio. Tu sais, on se fait une visio une fois par semaine. C’est quand même bien pratique. Sauf que chez eux il n’y a toujours pas une bonne connexion internet. C’est dingue ça !

–Oui, je pousse Papa à appeler son fournisseur, je suis sûr qu’ils peuvent se faire raccorder à la fibre aujourd’hui.

–J’ai fait un bœuf bourguignon. Tu aimes toujours ça ? (J’opine de la tête). J’ai préparé une tarte aux pommes, elle est bientôt cuite. Alors ? Tu dis rien, racontes !

Comme d’habitude, Barbara est survoltée. Elle me pose un tas de questions sans me laisser y répondre. Elle jongle avec les plats dans sa cuisine, s’affairant telle la mouche du coche, se donnant un air débordé.

–Je suis une desperate housewife ! Entre le boulot, les courses, les lessives, tu n’imagines pas ce que c’est avec deux garçons ados ! Ils sont crades ! Ah j’aurais eu besoin d’une fille, au moins elle m’aurait aidée. Trois hommes c’est une horreur.

Réflexion sexiste et rétrograde que je ne partage pas bien entendu. Pourquoi une fille aurait-elle automatiquement eu l’esprit ménager ? Et puis, son mari n’a qu’à se bouger le cul pour l’aider avec les tâches ménagères. Ses fils aussi. Mais en femme soumise d’une autre époque, Barbara aime se plaindre et ne fait rien pour responsabiliser ses fils. Je commence à lui parler de mon boulot quand arrivent les deux énergumènes adolescents. Je devrais être content de voir mes neveux, j’aurais aimé avoir de la sympathie pour eux, désirer passer du temps avec eux, les inviter en vacances en France, mais non, je n’ai jamais réussi à trouver un quelconque intérêt pour ces deux garçons. Même lorsqu’ils étaient enfants, j’ai toujours eu l’impression qu’ils me snobaient, qu’ils avaient la sensation que je ne faisais pas partie de leur monde, et qu’ils ne souhaitaient pas m’y inviter. Kevin est l’aîné. De moins de deux ans. Il est longiligne et boutonneux du haut de ses quinze ans. Il commence à s’intéresser aux filles, mais pas d’une jolie façon. Je le soupçonne de passer son temps devant des pornos, et pas les meilleurs. Son frère Jayden en encore lourdaud, un peu enrobé, il n’a pas encore fait sa croissance complète. Un enfant mal dégrossi, tout aussi boutonneux, qui ne s’intéresse en réalité qu’aux jeux vidéos, comme c’est original, mais essaie de suivre son frère dans l’évolution de ses goûts, car il est son modèle absolu. Ils viennent m’embrasser à contre-cœur, restent plantés devant moi pendant que je leur fais les demandes banales concernant leurs études, leurs hobbies et leurs dernières vacances. Les réponses que je reçois sont quasi monosyllabiques, ne m’engageant pas à pousser plus avant l’investigation de leur vie trépidante à l’aide de mes questions. Ils rejoignent rapidement leur père sur le canapé, smartphone en main scrollant sur des applis. J’aide Barbara à mettre le couvert, ça m’occupe, en attendant de commencer à dîner. Je lui raconte quelques bribes de ma vie, sans trop m’étaler, quand elle me laisse la parole. Elle m’écoute sans vraiment s’intéresser à ce que je dis. Tout ce qui l’intéresse c’est de savoir si j’ai une copine sérieuse, si je gagne correctement ma vie, et ne me fais pas exploiter par mon employeur.

On se met à table. Salade composée de divers légumes et croquettes de fromage en entrée.

–Tu devrais gagner plus, ça fait combien de temps maintenant que tu bosses pour eux ?

–Quatre ans, mais tu sais, le salaire est correct, après tout je ne suis pas responsable du choix des expos, j’en fais la conception et la scénographie en collaboration avec d’autres personnes.

_Regarde, moi, en huit ans de boite, j’ai doublé mon salaire.

–Ce n’est pas le même fonctionnement ici, c’est difficile de comparer.

–Reprends de la salade. Et les parents alors, comment tu les trouves ? Tu es allé les voir récemment ?

–J’y suis allé pour Noël, pas depuis. Je compte descendre les voir à mon retour.

–On aimerait bien aller en France cet été, ça ferait du bien aux enfants de pratiquer leur français, et d’être à la campagne. On pourrait faire des balades dans le Verdon, comme on faisait quand on était petits. Aller à Moustiers. J’adorais ce village. Et puis là-bas, ils pourraient louer des mountain bikes et faire des promenades à vélo. Moi j’irai faire le marché avec Maman, et je préparerais des petits plats.

–Oui, ce serait une bonne idée. Je suis certain que ça leur fera plaisir de vous avoir. (J’imagine que ma mère au bout de trois jours ne supportera plus ses petits-fils, mais bon). Ton bœuf était très bon, je n’en peux plus.

–Reprends du vin, m’exhorte Alvin. C’est un californien. Merlot.

–Oui il est très bon.

–C’est un ami qui me le fournit, par le biais de son beau-frère qui est un proche de notre président. Il fournit la maison blanche tous les mois. Tu sais que Trump est peut-être en train de boire le même vin que nous en ce moment ?

Je repose mon verre sans l’avoir porté à mes lèvres.

–Ca doit lui faire une sacrée pub.

–Oh que oui. Il se lève et se dirige vers le placard de l’entrée duquel il sort une casquette qu’il pose sur sa tête. Je redoute le pire, et le pire est là. En lettres blanches brodées sur la casquette rouge se trouve le slogan de campagne de Trump. « Make America Great Again ». Il arbore fièrement sa casquette, ses fils et sa femme sourient, fiers de lui.

–Notre plus grand président de toute l’histoire ! Je parie qu’en France ils nous envient. Votre Macron est bien sympathique, mais il n’a pas le charisme de notre Donald.

Que dire ? Faut-il dire quelque chose ? Est-il possible de passer à un autre sujet, et d’oublier ce moment de gêne comme s’il n’existait pas, ou faut-il que je parle ? Que je donne mon avis, diamétralement opposé à celui de mon beau-frère, que déjà je n’apprécie pas particulièrement, mais qui là me déçoit plus que tout. Je regarde ma sœur qui attend ma réaction. Elle se demande si je vais oser contrer son mari et prendre le risque d’aller au clash, ou si j’irai dans son sens, ce qui risque de lui donner de l’assurance dans ses idées et d’engager la discussion plus en avant, sur les qualités de leur fabuleux président. Je sais que si je donne mon opinion, ma sœur prendra le parti de son mari, même si son avis sur Trump n’est pas aussi ferme que lui, elle n’a pas la fibre socialiste qui est la mienne, et qui est l ‘héritage de nos parents. Je me sens piégé. Je tente une phrase neutre en espérant qu’il range sa casquette et qu’on aborde un autre sujet :

–Ce qui est certain, c’est que Trump est un président comme l’Amérique n’en a jamais eu. Il paraît que c’est un bon joueur de golf. En parlant de ça, j’ai vu Sylvia l’autre jour, Morty était au golf. Tu ne jouais pas avec lui à un certain temps ?

J’espérais avoir trouvé le moyen de changer de sujet, mais je me suis fourvoyé.

–Ce socialiste de Morty ! Je joue plus avec lui, il est insupportable. Il a des idées complètement débiles.

–Ses idées ne sont pas les mêmes que les tiennes mais ça ne veut pas dire qu’elles sont débiles.

–Avec ce genre de mec, le pays irait à sa perte. Il laisserait entrer tous les étrangers !

–L’Amérique s’est forgée grâce aux étrangers. Chaque personne de ce pays, hormis les native-americans, a des ancêtres dans l’ancien monde. Toi même ta famille n’est-elle pas originaire de Pologne ?

Il hausse les épaules et change de sujet :

–Tu te rends compte qu’il est contre la peine de mort ? Il est contre le droit le plus important de notre constitution que chacun puisse posséder une arme !

La moutarde me montant au nez, j’essaie de ne rien dire en espérant que de lui même il comprenne qu’il ferait mieux de passer à un autre sujet, et me concentre sur ma part de tarte aux pommes que je suis en train de mettre en pièces, mais il revient à la charge.

–Tu vas pas me dire que toi aussi tu es contre la peine de mort ?

–Oui, justement.

–Si ta fille se faisait violer par un noir, tu dirais pas ça.

–Quel est le rapport ? D’abord je n’ai pas d’enfant, et puis rien ne justifie qu’on puisse prendre la vie à un autre être humain. C’est quoi cette réflexion raciste ? Pourquoi tout de suite un noir ?

Je sens Barbara qui prend un vicieux plaisir à nous écouter. Elle ne dit rien, et nous regarde, attendant, espérant peut-être que je lui rentre dans le lard. Alvin reprend :

–Moi je suis pas rassuré quand je croise un noir.

Là, n’en pouvant plus je rétorque :

–T’es qu’un sale con de raciste du sud Alvin. Tu vis à New York mais t’es resté coincé dans les mentalités rétrogrades de merde de ta Géorgie natale, tu vis en quelle année ?

–C’est toi qui es un pauvre débile. Tu débarques de te France et tu crois avoir le droit de nous donner des leçons ? Ah oui, vous, vous glorifiez les tueurs, vous êtes des couilles molles.

–Je suis citoyen américain comme toi. Barbara et moi avons la double nationalité, et j’étais fier de voter pour Obama que j’ai toujours soutenu. Son programme a été bien utile à la population américaine, alors que ton Trump fout tout en l’air.

–Josh, je t’en prie.

Voilà, ma sœur a enfin pris la parole. Et bien sûr, c’est à moi qu’elle s’en prend.

–Quoi ? Tu vas pas me dire que tu approuves ce que dit Alvin !

–Tu sais, Trump fait de très bonnes choses pour notre pays.

–Non, mais j’arrive pas à croire que tu dis ça.

–Ecoute, ce n’est pas à toi de juger, tu es un étranger.

–Quoi ? Un étranger ?

–Non, je veux dire, tu vis pas ici, en France vous êtes à mille lieux de notre réalité quotidienne.

–C’est vrai Trump est un super président, rétorque ce con de Kevin qui depuis que son père a sorti sa casquette a enfin levé les yeux de son portable. C’est toi qui es con oncle Josh.

–Ta gueule toi petit merdeux.

–Josh, ne parle pas comme ça à Kevin ! Lance Barbara qui monte maintenant sur ses grands chevaux. Je te pris de respecter mon fils et mon mari.

–Non mais t’es conne ou quoi ?

–Ah voilà ! Je te reconnais bien là, t’es comme Papa, on peut pas discuter avec vous.

–Ne même pas Papa à ça. Je t’en prie. T’as jamais été capable de respecter ses idées. Avec Papa justement on peut discuter, il est ouvert et à l’écoute, pour peu que tu aies des arguments valables, il respecte les idées des autres. Il t’a pourtant éduquée avec d’autres valeurs que celles de Trump !

–T’es qu’un petit con Josh. On t’invite chez nous et il faut que tu nous insultes. Merci.

C’en est trop. Je me lève et me dirige vers le vestibule.

–Josh !

–Laisse-le partir. Je veux plus le voir dans cette maison.

J’attrape mon sac et ma veste, j’ouvre la porte, sors dans la rue sans plus rien leur dire. Enervé, je me retrouve sur le trottoir, je sors mon paquet de clopes, en allume une, je tremble. Putain de merde ! Je marche jusqu’au bout de la rue en fumant, j’allume mon portable et cherche un Uber qui me ramènera chez Ben.

©Christophe Garro

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